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A sa manière, sobre, Michel Barnier a savouré le moment. « C’est mon tempérament. Je suis un montagnard », a-t-il expliqué en présentant, jeudi 17 octobre, l’accord de divorce entre Le Royaume-Uni et l’Union européenne. Mais « ça n’empêche pas l’émotion », a poursuivi le négociateur en chef pour le Brexit.
Maintenant qu’il a mené à bien sa mission, et sous réserve que Westminster ne réduise à néant ses efforts, samedi, en refusant de ratifier le texte, le Savoyard de 68 ans pense sans doute à la suite. Après avoir été candidat – malheureux – à la présidence de la Commission en 2014, il espérait qu’en 2019 son tour viendrait. Or, c’est Ursula von der Leyen que les chefs d’Etat et de gouvernement ont finalement choisie. Et l’ex-ministre d’Angela Merkel lui a demandé de poursuivre les négociations avec les Britanniques, pour dessiner la relation future entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Mais,dans son entourage, ils sont plusieurs à expliquer qu’il ferait aussi un excellent commissaire, à la place de Sylvie Goulard, dont les eurodéputés ont refusé la nomination. C’est indéniable, le CV européen de Michel Barnier est hors pair. Il a été commissaire à deux reprises, à la politique régionale (1999-2004) et au marché intérieur (2010-2014). Il a été le conseiller spécial défense de l’actuel président du collège, Jean-Claude Juncker, avant de devenir son « M. Brexit ». Et serait à même de récupérer au pied levé le portefeuille de Mme Goulard (marché intérieur, défense, politique industrielle, numérique).
Officiellement, il n’est pas candidat et il n’a pas été approché. Cela dit, si Emmanuel Macron venait à lui demander… « Il ne rêve que de ça », assure un habitué de l’Elysée. Dans l’entourage du président, la piste Barnier ne fait pas l’unanimité. Pour certains, « ce serait la solution sécurité sociale ». Il connaît les institutions européennes par cœur, il est capable de discuter avec toutes les sensibilités parlementaires, et il n’affiche pas cette arrogance française qui déplaît tant à Bruxelles.
A l’Elysée, ses détracteurs rappellent qu’il a voté Fillon en 2017 et n’a pas pris ses distances avec LR depuis. « S’il n’avait pas appelé à voter Bellamy [tête de liste LR aux européennes en mai]… », soupire l’un de ses défenseurs. François-Xavier Bellamy, justement, c’est lui qui a ouvert le bal contre Mme Goulard lors de son audition par les eurodéputés, le 2 octobre, en posant la première question sur son éthique personnelle. Et au sein des conservateurs du PPE, les Français de LR ont été en pointe pour mener la danse contre l’éphémère ministre des armées de M. Macron, retoquée par les eurodéputés, le 10 octobre.
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